CMAC 2025

La commission mémoire s’est tenue le 20 novembre 2025 au siège de la DGAC.

Liste des interventions

Vidéos des interventions

La Commission Mémoire de l’Aviation Civile 2025, réunie au siège de la DGAC, a ouvert ses travaux en soulignant l’importance de préserver et transmettre le patrimoine aéronautique. Les débats portent cette année sur les musées aéronautiques, considérés comme acteurs essentiels de mémoire et de culture. La diversité des participants – ministères, associations, nouveaux membres – doit permettre un enrichissement croisé des réflexions. Les tables rondes examineront les différentes formes de musées : institutionnels, associatifs, d’entreprise et territoriaux, ainsi que leur rôle dans le paysage patrimonial national et international retour à la liste

La présentation a rappelé les principaux faits marquants de l’année pour le patrimoine aéronautique : classement du Concorde au titre des monuments historiques, inauguration du nouveau hall du Musée de l’air et de l’espace consacré à la navigation et au contrôle aérien, mise en ligne progressive de l’atlas historique des aérodromes, ainsi que la distinction littéraire obtenue par l’ouvrage sur l’histoire du BEA. Elle a souligné l’importance de renforcer les liens entre le ministère des Transports et celui de la Culture, de valoriser la diversité des musées aéronautiques (collectivités, associations, entreprises) et d’élargir la réflexion au patrimoine des mobilités. La Commission Mémoire entend ainsi promouvoir une approche intégrée, scientifique et pédagogique de la conservation et de la transmission du patrimoine aéronautique français. retour à la liste

Florence Le Corre a présenté le rôle structurant de l’ICOM, organisation internationale des musées fondée en 1946 et forte de plus de 57 000 membres dans 130 pays. Elle a rappelé ses missions essentielles : définition des normes déontologiques, protection du patrimoine, lutte contre le trafic illicite, accompagnement en cas de crise et formation des professionnels. ICOM France, deuxième comité mondial par son nombre d’adhérents, agit comme relais de l’excellence muséale française, favorisant échanges, débats et rayonnement de la francophonie. La présentation a souligné l’importance de l’Association internationale des musées des transports et des communications, particulièrement pertinente pour les musées aéronautiques, en matière de conservation, d’éthique et de valorisation. retour à la liste

Le Musée de l’Air et de l’Espace, établissement public national placé sous la tutelle du ministère des Armées, a présenté ses missions et enjeux. Héritier d’une histoire centenaire, il conserve et valorise un patrimoine aéronautique et spatial unique, comprenant plus de 400 aéronefs et près de 38 500 objets. L’intervention a souligné les priorités de conservation préventive, de restauration et de gestion des dépôts auprès d’institutions et associations partenaires, ainsi que l’importance des acquisitions issues de dons, dépôts militaires et salons aéronautiques. Le musée s’attache à conjuguer protection patrimoniale, enrichissement des collections et coopération nationale, dans une logique de responsabilité scientifique et de développement durable. retour à la liste

Le Musée de l’aéronautique navale de Rochefort, créé en 1985 et structuré par convention tripartite en 2011, illustre la valorisation du patrimoine aéronautique militaire. Fort de 400 adhérents dont 120 actifs, il assure la restauration et la présentation de près de quarante aéronefs et équipements, enrichis par une médiathèque et des ateliers spécialisés. Labellisé « Unité du patrimoine aérospatial vivant », il a été plusieurs fois distingué au Grand Prix du patrimoine pour ses restaurations exemplaires (Aquilon, HSS, Alouette III). Avec une fréquentation en forte croissance (17 000 visiteurs en 2024), le musée poursuit son développement, malgré des contraintes d’espace et de financement, et affirme son rôle de référence nationale pour la transmission et la sauvegarde du patrimoine aéronautique. retour à la liste

Le Musée Européen de l’Aviation de Chasse de Montélimar, fondé en 1987, s’appuie sur une centaine de bénévoles et quatre salariés pour préserver et valoriser un patrimoine unique de 80 aéronefs, collections techniques et uniformes. Son développement s’est structuré autour de chantiers d’insertion, d’extensions successives et d’une stratégie de professionnalisation visant le label « Musée de France ». L’établissement conjugue conservation, restauration et maintien en vol, tout en menant des actions éducatives et sociales auprès de la jeunesse. Fort de près de 40 000 visiteurs annuels et d’une croissance significative de ses ressources, il se positionne désormais comme acteur culturel et économique majeur du territoire, conciliant protection patrimoniale et attractivité touristique. retour à la liste

Le Musée des Phares et Balises d’Ouessant, labellisé Musée de France depuis 2003, retrace l’histoire de la signalisation maritime et conserve des collections majeures d’optiques, maquettes et archives, dont certaines liées au balisage aéronautique (BBT). Héritier du dépôt des phares du Trocadéro, il a été créé en 1988 au pied du phare du Créac’h. Actuellement fermé pour rénovation et agrandissement, le projet vise à moderniser le parcours muséographique, ouvrir pour la première fois le phare au public et accroître la présentation des collections (de 82 à 366 objets). Porté par le Département du Finistère et ses partenaires, ce chantier de 11 M€ doit aboutir en 2027, avec une ambition de fréquentation portée à 50 000 visiteurs annuels. retour à la liste

Lors de son intervention, Philippe Renaut a présenté l’évolution du musée franco-allemand du radar de Douvres-la-Délivrande, installé dans un ancien bunker de la Seconde Guerre mondiale. Il a montré comment, à partir d’une structure en difficulté, l’association gestionnaire a su développer un projet scientifique et culturel fondé sur trois axes : histoire de la technologie radar, valorisation des témoignages humains (notamment féminins) et promotion des valeurs de paix et de réconciliation. L’action menée depuis 2020 a permis une croissance régulière de la fréquentation, la création d’emplois pérennes et la reconnaissance du site comme ressource patrimoniale et archéologique majeure. La démarche illustre la capacité d’un projet mémoriel à conjuguer attractivité touristique, transmission scientifique et viabilité économique.  retour à la liste

Les intervenants ont rappelé l’importance du plateau de Saclay et de Saint‑Quentin‑en‑Yvelines dans l’histoire pionnière de l’aviation française. Ils ont souligné le rôle structurant de la Mission Mémoire de la DGAC comme partenaire institutionnel et catalyseur de projets associatifs. Faute de musées traditionnels, les associations locales développent des dispositifs numériques (chaîne AERIASTORY, blog, carte interactive) et des actions de terrain (expositions, circuits pédestres et cyclables, visites guidées, partenariats inter associatifs). Ces initiatives favorisent la transmission intergénérationnelle et l’inclusion des habitants, transformant la préservation du patrimoine aéronautique en projet collectif. La conclusion insiste sur la nécessité d’articuler mémoire, innovation et participation citoyenne pour assurer la pérennité de ce patrimoine. retour à la liste

Le musée aéronautique et spatial Safran, présenté par Didier Parent, illustre la vocation patrimoniale et pédagogique d’un musée d’entreprise en constante évolution. Héritier de Snecma et des sociétés fondatrices de l’aéronautique française, il conserve et expose moteurs, aéronefs et équipements emblématiques sur 4 000 m², complétés par une galerie spatiale et un auditorium de 550 places. Animé par une association de 130 bénévoles, il accueille chaque année 10 000 à 15 000 visiteurs, dont un public scolaire et international, et participe à des événements nationaux. La présentation souligne l’importance de relier patrimoine industriel, médiation scientifique et ouverture culturelle, tout en affirmant le rôle du musée Safran comme acteur majeur de la mémoire aéronautique française. retour à la liste

La présentation a retracé la genèse et l’évolution de la politique patrimoniale de la RATP, depuis les initiatives bénévoles des années 1990 jusqu’à la constitution d’une réserve de matériels roulants et d’objets à Villeneuve-Saint-Georges. Elle a souligné l’importance stratégique de la mémoire d’entreprise et la valorisation de collections variées (matériels, objets, fonds iconographiques), aujourd’hui non protégées au titre des monuments historiques, à l’exception de la « maquette de la nuit ». La RATP organise des ouvertures ponctuelles lors des Journées du Patrimoine et développe des actions éditoriales et commémoratives. La conclusion a porté sur le projet de création d’un musée des transports urbains parisiens aux ateliers de Championnet, destiné à offrir une expérience immersive et familiale au grand public. retour à la liste

L’association L’AICPRAT, regroupant les anciens de Thalès, a présenté son initiative de musée virtuel destiné à valoriser le patrimoine scientifique et industriel du groupe. Fondée en 1984 et forte de 1 500 adhérents, l’association œuvre à la transmission de la mémoire collective par la publication d’ouvrages spécialisés et la mise en ligne de parcours thématiques (radars, optronique, avionique, espace, naval, sécurité, innovation). Ce dispositif numérique, conçu en partenariat avec Thalès, constitue un outil de sensibilisation pour les nouveaux collaborateurs et un vecteur de diffusion culturelle. La conclusion souligne que ce musée virtuel, en constante enrichissement, illustre la volonté de conjuguer solidarité, passion et transmission au service de l’histoire aéronautique et technologique française. retour à la liste

La présentation retrace la trajectoire de Célestin Adolphe Pégoud, pionnier de l’aviation et premier « as » de 1915, ainsi que l’histoire du musée qui lui est consacré à Montferrat. Elle décrit la constitution progressive des collections (objets personnels, dons familiaux, pièces aéronautiques) et les étapes de leur mise en valeur, depuis les vitrines municipales jusqu’à l’actuel espace muséal de 70 m². L’orateur souligne la vitalité des activités culturelles et commémoratives (conférences, expositions, meetings) et la forte fréquentation du site. En conclusion, il présente le projet d’extension à 200 m², accompagné d’une refonte muséographique et d’un dispositif de financement participatif, affirmant la volonté de doter Montferrat d’un musée aéronautique de référence. retour à la liste

La présentation consacrée au Musée Delta d’Athis-Mons a mis en lumière l’histoire du Concorde exposé depuis 1988, les actions de médiation auprès des publics scolaires et seniors, ainsi que les échanges documentaires avec d’autres musées. L’intervention a été l’occasion de monter un film inédit retraçant le premier vol de promotion du Concorde vers les Amériques, soulignant la valeur patrimoniale et émotionnelle de ces archives. Ont été rappelées les difficultés liées au classement patrimonial et au financement, compensées par l’engagement bénévole et le soutien municipal. La conclusion a insisté sur la complémentarité entre institutions nationales et monde associatif, pierre angulaire de la sauvegarde du patrimoine aéronautique, et sur la confiance nécessaire pour assurer sa transmission. retour à la liste