L’aérodrome de Villefranche-de-Rouergue, que l’arrêté ministériel du 6 février 1947 interdit "provisoirement" à la circulation aérienne publique "en raison du mauvais état de sa plate-forme", semble être un terrain situé à 10 km au nord-ouest de la ville, au lieu dit "La Borie de Cabrol", sur le territoire de la commune de Sainte-Croix. Loué par l’Aéro-club de Villefranche, ce terrain donna en effet lieu, à la même époque, à un appel au concours financier de la ville pour "l’achèvement de son nivellement".

Selon un rapport du service local des Ponts et Chaussées d’octobre 1946, il apparaît bien que, "de 1933 à 1939, une dizaine de terrains ont été prospectés par les soins du ministère de l’Air" mais que "aucun d’entre eux n’a été jugé susceptible d’être retenu, à l’exception de celui de Savignac, à 6,5 km à l’ouest de Villefranche, et encore sous réserve de travaux de nivellement et d’assainissement particulièrement onéreux". Cet aménagement ne fut donc pas entrepris de sorte qu’il ne pouvait être question de ce terrain en février 1947.

Une dernière allusion, concernant cet aérodrome "précédemment utilisé par l’Aéro-club de Villefranche", peut être trouvée dans le compte-rendu d’une mission effectuée en février 1947 par un ingénieur du service technique des Bases aériennes, compte-rendu dans lequel il est dit avoir "vu son agrément retiré en 1941 (?...) en raison des très faibles dimensions de ses bandes et de ses mauvais dégagements".

La mission dont il était rendu compte avait eu pour objet de rechercher à nouveau un emplacement pour la création d’un aérodrome à Villefranche-de-Rouergue. Le choix proposé fut celui du site actuel de Graves qui, "loin de présenter de brillantes caractéristiques aéronautiques (…) est le seul, dans cette région au relief tourmenté, qui permette la création d’un aérodrome (…) susceptible de satisfaire les besoins touristiques et sportifs immédiats de la région."