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Aérodrome privé puis communal de TONNEINS - FAUILLET (Lot-et-Garonne) |
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L'autorisation de créer un aérodrome privé non ouvert à la circulation aérienne publique sur un terrain d'environ 15 ha (aplat vert sur la carte) situé sur le territoire de la commune de Fauillet fut accordée en 1933 au propriétaire des lieux, garagiste à Tonneins, qui emporta peu après avec lui sa femme et sa fille dans un accident aérien. Tuteur du fils laissé par cette famille décimée, le grand-père obtint du ministre de l'Air de l'époque l'assurance qu'il s'intéresserait personnellement à cet aérodrome. C'est ainsi que, la commune de Tonneins ayant été associée à cette action de soutien, le terrain fut agréé comme aérodrome public communal – et par suite ouvert à la circulation aérienne publique – par arrêté ministériel du 18 septembre 1934. Assurée d'une participation substantielle de l'État au paiement des loyers, la municipalité de Tonneins prit en outre le terrain à bail pour 3, 6, 9 ans pour compter du 1er janvier 1935. Cette participation de l'État, jusque là versée à la commune, se transforma en indemnité directement servie au propriétaire après que l'aérodrome ait été en avril 1940 réquisitionné pour l'Armée de l'Air. Destinée à constituer un élément de "l'Ensemble École d'Agen", cette prise de possession militaire concerna également un certain nombre de terrains attenants (ensemble délimité en bleu foncé sur le plan). Compte tenu de cette réquisition, le conseil municipal de Tonneins décida le 1er octobre 1941 de mettre fin à la location du terrain d'assiette de l'aérodrome et se prononça en faveur de la suppression de ce dernier. Le préfet ayant approuvé cette délibération, le bail fut avec l'acceptation du propriétaire, entre temps devenu majeur, résilié pour compter du 1er janvier 1942. La réquisition du terrain pour l'Armée de l'Air ayant été levée en mai 1942, les Allemands supprimèrent son balisage et le neutralisèrent en 1944 en y creusant plusieurs tranchées. Après la Libération, le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme fit combler ces tranchées mais sans compactage suffisant pour permettre les atterrissages de sorte que, déjà dépourvu de son balisage, le terrain ressembla à tout sauf à un aérodrome. Il ne l’était d’ailleurs plus et n'apparaîtra sur aucune des listes annexées à l'arrêté ministériel du 6 février 1947. À partir de cette époque s'instaura entre le propriétaire et le ministère chargé des Transports un dialogue de sourds consistant, pour le premier, à demander que son terrain soit reconnu comme aérodrome ou qu'une indemnité de privation de jouissance lui soit accordée et, pour l'Administration, à répéter que ce terrain n'intéressait ni l'Aviation civile ni l'Armée de l'Air et à énumérer les aménagements et nombreuses suppressions d'obstacles qui devaient être effectués avant que l'aérodrome puisse être agréé pour être utilisé par les appareils lents et légers qui y seraient basés ainsi que ceux, plus importants, nécessités par une éventuelle ouverture à la circulation aérienne publique. Cet échange de correspondances sera – du moins tel qu'il apparaît dans les archives de l'ancien ministère de l'Air – clos par une lettre, datée du 6 novembre 1950, par laquelle le directeur des Bases aériennes indiquera au propriétaire du terrain de l'ancien aérodrome qu'il lui paraissait "inutile de poursuivre une correspondance tendant sans cesse à remettre en cause des décisions déjà confirmées à diverses reprises". |
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